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Les Justes des Nations dans la région du Chambon-sur-Lignon
selon le Dictionnaire des Justes de France
établi pour Yad Vashem par Lucien Lazare (Librairie Arthème Fayard, 2003)
Yad Vashem, le mémorial israélien de la Shoah, reconnaît au nom du peuple juif les Justes des Nations : les non-Juifs qui oeuvrèrent singulièrement pendant la Shoah pour la survie des Juifs. La médaille des Justes porte une maxime du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l’Univers tout entier. »
La responsabilité française dans la Solution Finale en France est grande : environ un quart des Juifs de France, soit environ 80 000 personnes — dont plus de 10 000 enfants — furent livrés à la mort. « Ce jour-là, déclara le président Jacques Chirac en 1995, la France accomplissait l’irréparable. » Mais il est vrai aussi que nombre de Juifs de France reçurent ici et là l’aide de la population ; environ 2 000 Justes français (sur environ 20 000 Justes en Europe) ont été reconnus à ce jour. Soixante-cinq de ces Justes travaillèrent dans la région du Chambon (40 dans la commune du Chambon-sur-Lignon, haut lieu huguenot).
Fait unique en France et presque unique en Europe, c’est aussi collectivement que le 5 septembre 1988, les « habitants du Chambon-sur-Lignon et des communes voisines » ont reçu la désignation Justes des Nations. L’activité d’accueil dans la « Montagne » protestante eut en effet la caractéristique d’être exceptionnellement collective et exceptionnellement efficace.
Extraits du
Dictionnaire
des Justes de France
établi pour Yad Vashem par Lucien Lazare (Librairie Arthème Fayard, 2003) :
« La
commune du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire) et le plateau Vivarais-Lignon
occupent une place exceptionnelle dans l’histoire du sauvetage des Juifs en
France….Non seulement [la population de la commune] prodigua une aide immense
aux Juifs, mais elle en fit une norme largement respectée….Par dizaines, des
familles du Chambon et des communes du plateau ont donné abri qui à un ou
plusieurs enfants, qui à une famille entière….L’insigne modestie et la
discrétion naturelle des Cham
Plusieurs centaines de Juifs sauvés
par des Cham
Le Chambon et les communes avoisinantes du plateau Vivarais-Lignon devinrent un refuge unique en France pour les persécutés juifs. [Extrait du texte sur pasteur Edouard et Mildred Theis.] Occupe une place unique dans l’histoire de la France : nulle part ailleurs les Juifs ne furent accueillis et sauvés en aussi grand nombre et avec pareille générosité. [Extrait du texte sur le pasteur Charles Guillon.] »
Il faut noter que sous l’Occupation, le terme « plateau Vivarais-Lignon » était inconnu ; c’est une récente entité administrative dont se préoccupe une organisation intercommunale. Pour la population alors, on parlait du Plateau tout court — ou de « la Montagne » (protestante).
De plus, si une partie de la population, tous les pasteurs, bien des hameaux, et certaines autres communes du Plateau — on peut citer tout particulièrement Le Mazet-Saint-Voy — participèrent activement à l’accueil des réfugiés, celui-ci ne fut cependant nullement uniforme sur le Plateau. C’est légitimement que Le Chambon-sur-Lignon et « la région du Chambon-sur-Lignon » sont devenus le symbole incontournable de l’accueil collectif des Juifs (et des autres réfugiés) sous l’Occupation.
Liste des Justes des Nations de la région du Chambon-sur-Lignon
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